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Un manque d’offre de logements… C’est ce qui provoquerait une hausse des prix de l’immobilier dans les quartiers lyonnais. Il n’empêche. Les petits tissus pavillonnaires, pour peu qu’ils passent en zone constructible, sont regardés avec beaucoup d’attention. Certains propriétaires se laissent tenter, pour d’autres, c’est non.
Combien de petits mots laissés dans les boîtes aux lettres ? Au moins trois par semaines du côté de Montchat. Et parfois davantage pour peu que ces maisons et ces terrains soient proches d’une nouvelle ligne de tram, ou que certains quartiers pavillonnaires passent en zone constructible, l’espace d’une révision d’un Plan Local d’Urbanisme. Les potentiels acquéreurs « se jettent dessus », note Hélène, qui habite le 3e.
C’est ce qui s’est produit dans une partie de la rue Hugues-Guerin (Lyon 8e ). « Là, c’est le démarchage à domicile ou le tractage assuré », raconte Eddie. Certains messages sont plutôt sympas, on nous parle de plus-value en vendant. D’autres, un peu moins. On nous explique que de toute façon, notre maison sera entourée d’immeubles et perdra ainsi de la valeur. Ainsi, dans cette rue jalonnée de petites maisons aux terrains tentants, « les promoteurs se sont rués sur les propriétés anciennes », une douzaine environ a été vendue.
« Ces tensions font flamber les prix »
À la place, quatre permis déposés pour construire des immeubles. « Nous sommes deux à résister, mais je reste », déclare encore Eddie, préférant savourer le plaisir d’habiter une maison en mâchefer avec un jardin, en ville. « Ces tensions sur les terrains font flamber les prix, constate Hélène. De l’ordre de 20 % en cinq ans dans le secteur de Montchat, nous disent les agents immobiliers », ajoute-t-elle. Chacun y va de son offre souvent bien supérieure à toute autre, surtout s’il y a moyen de construire à l’échelle d’un îlot. « Dans ces cas-là, il est possible qu’on aille voir les voisins », reconnaît un promoteur. De leur côté, les propriétaires de maison, « bien souvent, font un appel d’offres entre différents opérateurs. » Cela ne fait pas baisser les prix.
Pour Stéphane Reymond, directeur régional Rhône-Alpes Auvergne à Vinci Immobilier, c’est plutôt le manque d’offres qui tire les prix vers le haut. « L’augmentation des prix est liée à la baisse des mises en ventes et du stock. En trois ans, sur le territoire de la Métropole, on est passé de 6 000 lots mis en vente à 2 500 disponibles à la vente, ce qui correspond à moins de six mois de commercialisation. Et moins il y a de logements, plus les prix sont chers. » Et cela, le directeur l’explique davantage par une difficulté à obtenir des autorisations administratives, que par une question d’achat de terrain. « Les process mis en œuvre pour vérifier, contrôler, regarder dans les détails la construction, la densité et l’environnement font que les délais s’allongent. Des projets sont à l’arrêt. Mais vous savez, quand l’offre est satisfaisante, les prix des terrains ne montent plus. »
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