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- 16/04/21
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Igor Chmakoff est le dirigeant de La Compagnie des tanneurs, une PME basée à Irigny. Et le chef d’entreprise a décidé de vivre le confinement dans les locaux de sa société pour maintenir son activité. Reportage.
Igor Chmakoff, 45 ans, est le dirigeant de La Compagnie des tanneurs. Il dispose de deux entrepôts/magasins avec 11 salariés, le premier à Cholet dans le Maine-et-Loire et le second à Irigny. C’est dans ce dernier site, situé à côté de Lyon, que le chef d’entreprise, qui vit habituellement à Annecy, a élu domicile seul depuis le début du confinement.
« Quand j’ai vu la tournure de la crise sanitaire du Covid-19, j’ai décidé de m’installer dans mon entreprise pour sauver ce qui pouvait l’être et mettre mes salariés à l’abri », confie-t-il. Il a transformé un bureau en buanderie, un autre en chambre. Il a acheté une machine à laver qu’il a installé dans la cuisine commune. Il se sert de la douche de l’entreprise comme de salle de bains.
Son métier est marchand de peaux. Il achète en gros des peaux qu'il revend à des particuliers, des artisans et à des entreprises dans le monde entier pour l’ameublement, l’automobile, la maroquinerie… Il vend aussi différents accessoires, les fils, les aiguilles, les machines et fait même de la formation au grand public et aux professionnels.
Il a racheté l’entreprise familiale à son cousin en 1999, dans laquelle il a débuté en tant magasinier. « J’ai appris le cuir en le brassant, peau par peau. Si je dois déposer le bilan ce sera avec le sentiment d’avoir tout fait pour la sauver », lâche-t-il. Il peut compter sur sa comptable et sa responsable du site qui continuent leurs activités en télétravail. Les autres salariés sont en chômage partiel, mais le lien n’est pas coupé.
« Nous avons créé un groupe WhatsApp pour que tout le monde puisse échanger, évoquer l’avenir et la reprise certainement progressive ». Habituellement, il fait 7 000 km/mois. « , ma note de frais est vierge. Je ne bouge plus, je ne vois que des livreurs. Je reçois des appels et mails et j’expédie la marchandise commandée. Revenir à ce travail m’a permis de découvrir des failles dans notre organisation », souligne avec un petit sourire Igor Chmakoff.
« L’objectif, c’est de pouvoir repartir. Les salariés sont à mes côtés. Je devais finir de payer l’entreprise cette année. Là, je suis obligé d’avoir recours à un Prêt de trésorerie garantie par l’État (PGE) pour assurer l’avenir. Habituellement, nous faisons 200 000 € de chiffre d’affaires par mois, aujourd’hui l’espoir serait d’atteindre 35 ou 40 0000. C’est mieux que rien mais ça ne suffit pas », confie Igor Chmakoff qui ne veut rien lâcher pour autant.
Pour soutenir l’activité, il offre la livraison. Il a vendu tout son stock d’élastiques et de polaire pour fournir ses clients qui se sont mis à la fabrication de masques. Ses voisins de la manufacture Hermès, à Pierre-Bénite, sont venus lui acheter du fil et des aiguilles pour fabriquer des masques lavables grâce avec des machines à coudre industrielles prêtées par le lycée Casanova de Givors. Une cliente, créatrice de sacs en cuir, est venue lui acheter aussi de quoi faire des masques pour les résidents d’un Ehpad voisin.
Divorcé, il n’a pas vu ses quatre enfants et sa famille depuis le 16 mars, il garde tout de même le contact grâce à FaceTime. C’est pour lui le prix à payer pour espérer sauver la peau de son entreprise.
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